L’analyste politique Jean-Pierre Mbelu décrypte l’importance du mois de janvier au Congo et pour les congolais, expose les bandits et gangsters qui se font passer pour des politiques, montre comment souligne comment le problème du Congo est celui d’une prise d’otage d’un pays, décortique les mécanismes de paupérisation des congolais et ses conséquences, et explique pourquoi il nous est nécessaire de connaître le mode de fonctionnement des nos agresseurs.
Sur le mois de janvier au Congo
Le mois de janvier est plein d’anniversaires de nos martyrs. Il y a eu les martyrs du 4 janvier donc.
Vous savez aussi que Lumumba et ses amis ont été assassinés le 17 janvier 1961. Laurent Désiré Kabila a été assassiné le 16 janvier 2001. Nos jeunes qui se sont levés à Kinshasa pour protester contre les efforts de modification de la constitution ont été tués le 19,20 et 21 janvier 2015.
Janvier est un mois qui nous invite à beaucoup d’attention et il risque d’être plein de tensions. Nous ne sommes pas dans un processus politique. Nous sommes dans un processus politico-mafieux et il y a beaucoup d’indices qui indiquent ce processus politico-mafieux voudrait s’imposer contre la volonté de la majorité des congolais. Il y a tellement de manipulations, tellement d’argent qui circule que plusieurs d’entre nous risque d’être déroutés, plusieurs d’entre nous risque de croire à un processus politique qui n’en est pas un.
Sur le groupe de gangsters et de bandits au Congo
Nous devons collectivement arriver à faire une lecture qui aide nos populations à comprendre que ce dont il est question, ce n’est pas un processus politique mais d’un accaparement violent et d’une guerre permanente qui servent les intérêts des entreprises transnationales, facilités par un groupe de gangsters. L’un de ces chefs de gangsters, au Congo, c’est Joseph Kabila.
Sur les enjeux auxquels le Congo fait face
Nous parler constamment des questions liées à l’organisation d’élections qui ne nous permettent pas d’avoir nos yeux ouverts sur ces défis essentiels, c’est une façon de distraire la population. Au Congo, nos populations sont prises en otage du point de vue informationnel. Elles ne sont pas très ouvertes sur les questions épineuses du moment.
Sur la déclaration et l’implication des évêques de Bukavu dans la crise congolaise
Les évêques ne font pas que dénoncer, ils en viennent aux faits pour que les faits soient connus.
Depuis les années 1990, nous sommes dans une même guerre qui n’a jamais pris fin. Nous devons nous rendre à l’évidence que ceux qui nous font la guerre, depuis 1996, n’ont pas baissé les bras. Ce qu’ils s’étaient fixés comme objectifs, ils continuent à pouvoir les rechercher malgré le fait que ce sont les mêmes qui voudraient se présenter, à certains moments, aux plus naïfs d’entre nous, comme étant des pompiers. Comment rompre avec ces pyromanes et recréer des collectifs citoyens qui aujourd’hui, à partir de ces analyses, essaient, avec beaucoup d’autres femmes et hommes de bonne volonté, de pouvoir endiguer ce génocide congolais ?
Sur la nécessité de connaître le mode de fonctionnement des nos agresseurs
Nous devons être capables de travailler ensemble à travers des collectifs citoyens au-delà de l’esprit partisan de confrontation et d’affrontement, sur le court, moyen et long terme, en ayant présent à l’esprit, les acteurs, leurs objectifs, leurs mode opératoire, les stratégies et les méthodes auxquelles ils ont recours.Si nous nous contentons de parler de démocratie et du respect des droits de l’homme pendant que eux s’organisent avec SOCO ou d’autres multinationales à pouvoir tuer et chasser nos populations de leurs villes et villages à travers les bandits et les gangsters, dans l’armée interposée, nous risquons de ne pas aborder les véritables enjeux de ce qui se passe au Congo depuis les années 1990.
Sur la ruse
Quand aujourd’hui, on adopte les manières des rusés et qu’on ne sait plus respecter la parole donnée, on ne doit pas accuser l’oralité. Ce sont les mécanismes de la ruse qui doivent être démontés.
Sur la paupérisation des congolais et ses conséquences
Sur le documentaire « Virunga »